lundi 21 janvier 2013

David Ashkénazi, l’enfant qui a manqué de temps


Le fils du Rav Manitou est décédé dimanche 13 janvier. Retour sur la vie d’un homme au parcours fort différent de celui de son père.
David Ashkénazi, fils du rabbin Manitou, Léon Yehouda Ashkénazi, a vu le jour en 1949. Manitou lui donne le nom de son propre père, David. David naît donc en France et fera son alyah 20 ans plus tard, en 1969. Cet ingénieur informaticien au sein de la compagnie Intel s’illustre pour être un travailleur forcené.

Pendant de nombreuses années, il n’étudie pas la Torah autant qu’il le souhaiterait. Il commence à s’intéresser de plus près à la pensée de Manitou assez tardivement.

Et entreprend alors des études talmudiques aux côtés de Haim Rottenberg, élève de son père, et du rabbin Elyakim Simsovic. Depuis toujours, David avait le projet de se plonger plus intensément dans les études bibliques et de mieux connaître l’héritage de ce rav paternel.

Parmi les enfants de David et sa femme Yaël, un fils, Itaï, a un parcours atypique. Ce petit-fils de Manitou part d’abord en Inde où il se retire dans un monastère bouddhiste. Là-bas, il rencontre des sages qui l’interrogent sur sa présence, à lui qui a déjà toutes les réponses aux questions qu’il se pose dans son pays. Itaï revient donc en Israël et se met à étudier la pensée de Manitou et son approche du judaïsme.

Il travaille ensuite pour la fondation Manitou et contribue à étoffer la publication des cours de son grand-père dont la pensée n’était alors diffusée qu’à l’oral. Le centre Yair Manitou s’est donc chargé de retranscrire les leçons du rav et de les publier.

David Ashkénazi s’implique lui aussi beaucoup dans ce centre où il tient à perpétuer la tradition des cours oraux comme le faisait son père.

Aujourd’hui, grâce au soutien de David et d’Itaï, le centre Yair Manitou continue de propager cet esprit dans un programme appelé « Redevenir Hébreu », miroir de la tradition de Manitou.

Le Rav Manitou, ce visionnaire 

Né à Oran en 1922, Manitou arrive en Israël en 1968, juste après la guerre des Six Jours. Il est aujourd’hui considéré comme un des maîtres spirituels du 20e siècle.

La pensée du rabbin Ashkénazi peut être décrite comme historique et existentielle dans sa recherche de l’identité d’Israël. Léon Yehouda Ashkénazi a voulu donner une nouvelle définition au judaïsme.

Il a d’abord cherché à connaître parfaitement l’histoire du peuple juif à travers la Torah. Sa préoccupation a ensuite été de définir clairement l’identité juive et hébraïque. Pour lui, l’identité hébraïque découle de la continuité de l’identité juive.

Selon Manitou, il faut redéfinir l’identité hébraïque à travers l’histoire et les textes bibliques. Un processus qu’il appelle la « théorie de l’engendrement ». Sa première question est celle de la nature de la Torah et de son historicité.

Le rabbin Ashkénazi est décédé il y a plus de 15 ans, mais son enseignement continue d’être diffusé et transcrit à l’écrit pour les générations futures. Sa pensée est majoritairement connue et étudiée par les Français et les Israéliens francophones.
 
 
Source Jerusalem Post