jeudi 30 mai 2013

Israël double les impôts locaux des logements inoccupés !



Quand le bâtiment va, tout va! Les promoteurs dénichent les surfaces à construire, les immeubles à rénover . Ils bâtissent et ils modernisent. Il y a une forte demande solvable,celle des juifs du monde entier qui veulent s’assurer un pied à terre , qui souhaitent disposer d’une résidence secondaire pour le printemps ou l’automne à l’occasion des fêtes solennelles , ou simplement « au cas où » .

Le dernier salon Icube à Paris a été l’occasion de belles bousculades pour les candidats à l’achat. Mais il y a un revers à la médaille et la  réalité israélienne est celle des 46 500 logements vides que comptent les grandes villes du pays. Le plus souvent, ils ont été achetés  par des étrangers, Français, Américains, Britanniques, Russes, au coeur des grandes villes du pays. Le record va à Jérusalem avec, à ce jour, 10 000 appartements vides la majeure partie de l’année.
Pendant ce temps, étudiants, jeunes couples et familles modestes ne trouvent à se loger qu’en périphérie de la ville sainte, dans des cités-dortoirs situées de plus en plus loin de leur lieu d’activités. Face à cette réalité, le maire, Nir Barkat, a essayé, à plusieurs reprises, d’attendrir les propriétaires concernés en leur demandant de mettre en location les logements qu’ils n’occupent pas. La démarche est restée vaine.
 
Vides 9 mois sur 12

Le ministre de l’Intérieur  vient de publier un décret doublant le montant des impôts locaux sur les appartements inhabités neuf mois sur douze. Pour le maire, « cette décision est un outil important qui va mettre sur le marché des milliers d’appartements qui iront aux jeunes couples…, des jeunes qui sont l’oxygène de la ville et pour qui nous nous battons afin qu’ils puissent y vivre… » Hypocrisie ! répondent ses adversaires qui rendent Nir Barkat responsable de la transformation du centre de Jérusalem en paradis pour les riches. Et puis il y a ceux qui s’indignent. Comme ce directeur de l’immobilier au sein d’un grand cabinet d’avocats qui voit dans cette mesure une grave atteinte au droit à la propriété : « Le propriétaire d’un bien qui décide de ne pas l’utiliser, quelles que soient ses raisons, n’a pas à être puni ! »
 
Payer plus d’impôts, ou consommer plus d’eau !
Ce décret va-t-il avoir des effets bénéfiques sur l’offre locative en provoquant par contrecoup une baisse des prix des loyers ? « Pas sûr », répondent les experts en immobilier. Car, pour eux, le phénomène des logements vides concerne surtout les habitations de luxe qui, si elles arrivent sur le marché locatif, ne seront pas à la portée de toutes les bourses. Le décret ne s’appliquera que pour deux ans, de 2014 à 2016. Ensuite, les fonctionnaires des différents ministères devront déterminer s’il a porté ses fruits ou non.
Les juifs non résidents en Israël qui sont nombreux à avoir investi dans des résidences de vacances à Jérusalem, Tel-Aviv, Netanya, etc., vont devoir choisir : payer deux fois plus d’impôts locaux, ou faire en sorte que les factures d’eau et d’électricité soient suffisamment importantes pour indiquer que le logement est occupé. C’est en effet par ce biais que les municipalités entendent contrôler si tel ou tel appartement est vraiment habité ou non. Un choix qui devrait concerner surtout les propriétaires de résidences plus modestes, pour qui cela pourrait représenter une charge supplémentaire non négligeable.
Ou bien alors, choisiront- ils d’occuper davantage leur résidence secondaire, notamment en la mettant à la disposition des membres de leur famille ou de leurs amis. Il y a au moins huit mois de climat agréable en Israël et si le transport aérien réussit à proposer des vols AR à trois cent euros, la partie serait gagnée. Quant aux jeunes israéliens qui voudraient des logements  pas chers en centre ville , qu’ils cessent de rêver . Dans aucune capitale, cela n’a été possible .
Ceux qui ont investi une partie de leurs économies en achetant un logement en Israël alors qu’ils vivent et travaillent ailleurs ont participé à la création de richesse dans le pays. S’ils veulent donner en location ou s’y refusent, ce n’est pas en les punissant fiscalement qu’on leur fera changer d’avis.


Source TribuneJuive.info