mardi 26 novembre 2013

Onze agriculteurs de Charente-Maritime en visite en Israel


Quand l’heure était aux frimas en Charente-Maritime, onze jeunes exploitants agricoles du département se sont rendus en Israël pour y découvrir l’agriculture locale (dans le cadre de la formation « atouts jeunes »). Un choc des cultures (quelques visites touristiques effectuées au pas de charge) mais aussi un choc des agricultures pour ces adhérents de la coopérative Terre Atlantique. En cinq journées, ces jeunes ont touché du doigt les réalités d’une économie qui peut être à la fois performante (Netafim, entreprise israélienne qui a inventé l’irrigation au goutte à goutte) et à la fois décalée (comme le kibboutz). L’environnement semble moins préoccuper les agriculteurs israéliens.



Moins de contraintes

« La sensibilité à l’environnement est là, mais leurs contraintes ne sont pas les mêmes que chez nous, » a noté Alexandre Villain, céréalier à Varaize. Ainsi, lors de la visite du Moshav - communauté agricole coopérative - Sde Ilan, la délégation a noté que si le rendement des vaches laitières était supérieur à celui enregistré dans nos contrées (12 000 litres de lait par an et par vache contre à peine 10 000 en France), les conditions (trois traites par jour !) ainsi que l’alimentation des bêtes (la nourriture est importée) différaient. Sans compter que près du lac de Tibériade, la température atteint les 45° l’été ! À tel point que des brumisateurs ainsi que d’immenses ventilateurs ont été installés sous des hangars ouverts à tous vents…

Une forêt dans le désert

Quant aux recours aux OGM, les autochtones les abordent avec pragmatisme quand ici le dossier donne lieu à d’interminables débats. « Là-bas au moins », a constaté Anthony Moreau, céréalier et éleveur de lapins à Thairé-le-Fagnoux, « ils réalisent des études sur ce sujet… »
La perception de l’environnement n’est pas la même selon que l’on se trouve près des rives du Jourdain ou dans l’Hexagone. « Chez nous, il y a beaucoup de blocages, dans ce domaine notamment », soulève Laurent Nezereau, viticulteur à Authon-Ebéon. Mais ce qui a le plus impressionné les membres de la délégation de Terre Atlantique, c’est aussi la volonté de l’État de soutenir (porter à bout de bras ?) l’agriculture locale. Ainsi, dans la Néguev (qui veut dire désert en hébreu), on peut découvrir des champs de luzerne, des palmeraies ou encore des forêts !

Irrigation soutenue

« L’État soutient la mise en place de l’irrigation, » poursuit Alexandre Villain. Irrigant lui aussi à Torxé, Christophe Tournat est ravi d’avoir passé ces quelques jours en Terre Sainte. « Nous avons pu découvrir d’autres façons de travailler et cette formation m’a beaucoup enrichi. »
Quant aux représentants de Terre Atlantique présents (Jean-Yves Moizant, président et Christian Cordonnier, directeur général), ils ont été marqués par la volonté des Israéliens qui se battent pour développer l’agriculture locale contre beaucoup d’éléments défavorables (conditions météo, contexte politico-stratégique). Ici, sur cette terre si souvent déchirée par de multiples conflits, on sait se serrer les coudes pour donner le meilleur de soi-même. Quitte à délaisser l’environnement.

Source Sud Ouest