dimanche 27 avril 2014

Israël condamne le "coup de grâce" d'Abbas


Mahmoud Abbas a donné le coup de grâce au processus de paix, a affirmé samedi un communiqué officiel israélien, en réaction au discours du président de l'Autorité palestinienne devant la direction de l'OLP. Dans son discours à Ramallah, M. Abbas a réaffirmé qu'il était prêt à prolonger les pourparlers de paix, comme le réclame Israël, mais à condition que le gouvernement israélien libère des prisonniers, gèle la "colonisation" et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien...



"Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas) a recyclé les mêmes conditions tout en sachant déjà qu'Israël ne les accepterait pas", a indiqué le bref communiqué israélien. Aujourd'hui il a administré le coup de grâce au processus de paix", a-t-il ajouté.
Dans ce communiqué, l'Etat hébreu a de nouveau accusé M. Abbas, chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), d'avoir noué une alliance avec le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction d'Israël.
Aux termes d'un accord de réconciliation conclu mercredi, l'OLP et le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, sont convenus de former un gouvernement de consensus national que dirigera M. Abbas et qui sera composé de personnalités indépendantes.
Cette nouvelle tentative de réconciliation nationale palestinienne a provoqué la fureur d'Israël qui considère le Hamas comme un groupe terroriste.


Le prochain gouvernement palestinien "rejettera la violence"

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a promis samedi que le prochain gouvernement d'union avec le Hamas rejetterait la violence, répondant aux vœux de la communauté internationale, mais a réaffirmé qu'il ne reconnaîtrait jamais Israël comme Etat juif.
"Le prochain gouvernement obéira à ma politique", a-t-il dit aux membres du Conseil central palestinien (CCP), une instance dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), réunis à Ramallah en Cisjordanie.
"Je reconnais l'Etat Israël, je rejette la violence et le terrorisme et je respecte les engagements internationaux", a-t-il assuré dans un discours de plus d'une heure, plus pédagogique que polémique.
M. Abbas a souligné, dans son discours, que les négociations avec Israël ne seraient pas menées par le nouveau gouvernement mais par l'OLP qui "représente l'ensemble du peuple palestinien"
"Le (nouveau) gouvernement, lui, sera en charge de ce qui se passe à l'intérieur des territoires palestiniens", a-t-il dit. L'OLP est reconnue internationalement comme "l'unique représentant du peuple palestinien" et, à ce titre, seule habilitée à négocier en son nom.

L'Iran salue la "réconciliation" palestinienne "contre" Israël

L'Iran de son côté salué samedi la "réconciliation" entre l'OLP et le Hamas contre "le régime sioniste", a rapporté l'agence officielle Irna.
"La République islamique d'Iran salue la réconciliation des groupes palestiniens contre le régime sioniste (...) et contre les demandes excessives et les agressions du régime d'occupation de Qods" (Jérusalem), a déclaré la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, citée par Irna.
Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) exige du Hamas qu'il reconnaisse Israël ainsi que les accords déjà conclus entre cet Etat et l'OLP, et renonce à la lutte armée.
Mais M. Abbas a réitéré son refus de reconnaître Israël comme un "Etat juif", comme l'exige le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Nous n'accepterons jamais de reconnaître un Etat juif", a-t-il dit, rappelant que les Palestiniens avaient reconnu l'Etat d'Israël en 1993. M. Abbas a relevé que cette demande n'avait pas été faite à l'Egypte ou la Jordanie lorsque ces pays ont signé la paix avec l'Etat hébreu.
Le président de l'Autorité palestinienne a aussi répété qu'il était disposé à prolonger les pourparlers avec Israël au delà de l'échéance du 29 avril mais à condition que le gouvernement de Netanyahou libère des prisonniers, gèle la "colonisation" et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien.

"Phase d'attente"

Mahmoud Abbas a averti qu'en vertu du statut d'Etat observateur obtenu le 29 novembre 2012 à l'ONU, l'OLP "a le droit" de demander l'adhésion à quelque 63 organisations et conventions internationales.
​Enfin, M. Abbas a laissé plané la menace d'auto-dissolution de l'Autorité palestinienne, chargée d'administrer les zones autonomes de Cisjordanie et qu'il dirige, afin de faire porter à Israël la responsabilité de la gestion du territoire en tant que puissance occupante.
Côté américain, le secrétaire d'Etat John Kerry, sponsor du processus de paix, a dû prendre acte de l'échec, au moins momentané, de son initiative.
"C'est un moment de transition. Nous ne pouvons pas forcer les parties à prendre des mesures qu'elles ne veulent pas prendre", a souligné vendredi la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.
"Nous sommes dans une phase d'attente pour voir ce que les parties décident de faire par la suite", a-t-elle reconnu.
La réunion de Ramallah, à laquelle assiste un représentant du Hamas, se poursuivra samedi soir et s'achèvera dimanche.
L'Autorité palestinienne, qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, a signé ces dernières années plusieurs accords de réconciliation avec le Hamas qui sont restés lettre morte.
Vendredi, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah a présenté sa démission ce qui pourrait ouvrir la voie à la formation du gouvernement d'union nationale dont le président Mahmoud Abbas et le Hamas ont accepté le principe.
"Je présente ma démission et le gouvernement est entre les mains de votre excellence", a déclaré Rami Abdallah, s'adressant à Mahmoud Abbas, selon l'agence de presse officielle Wafa.
Le Premier ministre, dont le rôle est limité aux affaires intérieures, avait déjà remis sa démission l'année dernière en pleine controverse sur l'étendue de ses pouvoirs, mais s'était rapidement ravisé.

Source I24News