lundi 29 septembre 2014

Querelle entre les agriculteurs et l'armée en raison de la " Chmita "

 
 
Une querelle entre les agriculteurs israéliens et l'armée pourrait voir le jour suite à une décision de Tsahal de respecter l'année sabatique juive ("Chmita") qui interdit le travail de la terre tous les 7 ans, selon un principe biblique. L'Union des agriculteurs d'Israël a ainsi menacé de refuser de vendre des produits à l'armée israélienne si elle n'obtient pas de réponse claire à propos de cette nouvelle politique de Tsahal, qui pourrait nuire de manière significative aux revenus des agriculteurs...



Début septembre, le président du syndicat agricole Meir Zur a accusé le ministère de la Défense et l'armée israélienne de déclarer la "guerre à l'agriculture" avec leur décision d'importer des produits de l'étranger pour appliquer la "Chmita" de manière stricte, selon le Times of Israel.
De son côté, Dov Amitai, à la tête de l'Union des agriculteurs, a rappelé que l'armée israélienne s'était engagée à respecter les pratiques antérieures, qui prévoient une interprétation "souple" de la "Chmita" selon laquelle l'armée achète des produits israéliens durant la deuxième moitié de l'année de jachère.
Il a également demandé au ministre de l'Agriculture, Yair Shamir de convoquer une réunion d'urgence et d'empêcher l'importation de produits agricoles destinés à l'armée israélienne.
Tsahal a réagi en indiquant que "la population de l'armée israélienne est diversifiée et comprend plus de 5.000 soldats Juifs ultra-orthodoxes, qui ne reconnaissent pas l'interprétation 'souple' de la Chmita. Afin de préserver l'unité du camp et d'atteindre l'objectif national d'intégration des Juifs ultra-orthodoxes dans l'armée israélienne, le rabbinat de l'armée a décidé d'éviter l'achat de légumes cultivés en Israël pour le premier semestre de l'année sabbatique, jusqu'à la fin de Février 2015."
Le principe de "Chmita" ou jachère s'applique uniquement aux terres appartenant à des Juifs en Israël et n'a pas été appliqué pendant près de deux millénaires jusqu'à l'arrivée d'agriculteurs sionistes et l'apparition d'une agriculture juive à grande échelle dans le pays.

En 1889, une décision religieuse a été prise puis confirmée par le Grand rabbin d'Israël Abraham Isaac Kook, permettant aux Juifs israéliens de vendre leurs terres à des non-Juifs pour la durée de l'année sabbatique, tout en conservant le droit de travailler et de récolter les fruits de la terre. Or, des responsables religieux ultra-orthodoxes s'opposent à cette interprétation jugée souple de la Chmita.
En 2007, la Haute Cour de Justice d'Israël avait contraint un groupe de rabbins à respecter l'interprétation souple et à fournir des certificats de cacherout aux hôtels et restaurants servant des produits cultivés dans le cadre de l'exemption.
Source I24News